Le président de la Fédération sénégalaise de jeu de dames ambitionne de vulgariser la pratique de ce sport cérébral, en commençant par l'introduire dans les écoles.
"Le jeu de dames est très bien connu , mais ce sont ses vertus qui restent à être ancrées chez les Sénégalais". C'est le constat d'Adama Guèye, président de la Fédération nationale, qui trouve une explication à cela : "Le poids religieux fait que la discipline n'est pas très populaire dans notre pays. Certains disent qu'elle est "kharam" (prohibé), alors que c'est faux.
Et, il croit avoir la stratégie pour faire aimer ce jeu cérébral et mathématique, plus particulièrement, aux jeunes. "Le ministère de l'Educatiion nationale peine à trouver des élèves pour les séries scientifiques. Les jeunes sont tous dans les séries littéraires. Le jeu de dames peut aider à corriger ce déséquilibre. Les gens sont envahis par la télévision et les jeux vidéo à tel point que rester dans un coin et réfléchir pose problème", dit-il. Avant de poursuivre ; "il est dans nos perspectives, de proposer à l'autorité que le jeu de dames puisse être inscrit dans le programme de certaines écoles pilotes".
Pour lui, la particularité du jeu de dames réside dans le fait qu'il peut être pratiqué par plusieurs générations : "On voit des vieux de 80 ans qui rivalisent avec des jeunes de 30 ans lors du Championnat du monde. Il n'y a aucune discipline sportive où on voit cela, à part les jeux de l'esprit. C'est ce qui fait la noblesse du jeu de dames".
Toutefois, il reconnait qu'il y a du chemin à faire pour son développement. "Il faut une politique au niveau des instances fédérales pour galvaniser la discipline. Les gens ne connaissent pas son apport sur un enfant. Le jeu de dames demande beaucoup de patience parce qu'une partie peut durer des heures. Il y a de l'adversité, de la concentration et de la réflexion".
Porté à la tête de la Fédération sénégalaise en remplacement du président Moustapha Diop, Adama Guèye annonce la tenue d'une assemblée générale de renouvellement dans les mois à venir. Et qu'il est prêt à briguer un nouveau mandat,si les acteurs du jeu de dames ont encore confiance en lui.
Anhgélique Thiandoum journaliste au quotidien sportif sénégalais (STADES) du samedi 8 octobre 2016.
